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Discours de Robert Alvado

Sous-Directeur du Théâtre et des spectacles au Ministère de la Culture

Lors de la remise des insignes de Chevalier dans l’ordre national du mérite, à Serge Bouillon

le vendredi 27 septembre 1991 à 11h30


Mesdames, Messieurs, chers amis

C’est avec le plus grand plaisir que j’ai accepté d’officier aujourd’hui, à l’occasion de la cérémonie à laquelle tous nous participons.

Nul, plus que l’heureux récipiendaire ne mérite que soit sanctionné – dans le bon sens du terme – son engagement en faveur de la culture en général et du théâtre en particulier ;

Pour ne pas lasser votre attention, en étant trop bavard – danger qui menace tous les orateurs -je ne me lancerai pas dans une énumération detoutes ses activités durant 40 ans. J'en rappellerai les points essentiels.

Serge Bouillon a été comédien, régisseur, directeur de scène, administrateur de théâtre, entrepreneur de spectacles même.

Il collabora durant tout ce temps avec les metteurs en scène les plus connus ( Barsacq, Blin, Coggio, Régy, Terzieff, Rouleau...), les auteurs les plus prestigieux ( Montherlant, Malraux, Maulnier, Semprun, Duras, Becket, Pinter...) et de nombreux directeurs de théâtres ( Hébertot, Vieux-Colombier, Antoine, Mathurins).

Il a présidé pendant 10 ans l'association de la Régie Théâtrale et préside aujourd'hui le syndicat National des Administrateurs de théâtre et de l'encadrement des spectacles.

Il est également conseiller prud’homal de Paris, depuis 1976, et président d'audience de la section de l'encadrement depuis 1981.

Je ne voudrais pas, en résumant ainsi son action, la minimiser à vos yeux,mais je voudrais plutôt insister sur un autre aspect de ses activités que personnellement je trouve encore plus attachant.

Il s'agit, vous l'avez deviné, des responsabilités qu'il assume depuis 1980 au sein du CFPTS.

Il avait auparavant manifesté son intérêt pour l'enseignement, à l'ENSATT, par exemple, ou à Censier.

Mais c'est ici qu'il a donné toute sa mesure, dans le domaine de la formation initiale, comme dans celui de la formation continue.

Pour mesurer les progrès accomplis en 10ans, il suffit de citer quelques chiffres significatifs : les locaux, initialement de 250m2, sont passés à 3000 m2 aujourd'hui, les subventions de 0,6MF à 10MF, les stages de 26 semaines par an à 186 semaines.

À l'heure actuelle, 40 stagiaires bénéficient par an d'une formation initiale, entre 250 et 400 d'une formation continue.

L'effort d'équipement a été l'objet d'un progrès constant:en 1983 une salle de spectacles, depuis, de nombreux ateliers, studios, plateaux techniques, il y a peu, enfin, une nouvelle construction abritant notamment un studio audiovisuel de 500m2, financé paritairement par le Fonds de Soutien et le Ministère.

L'outil aujourd'hui se révèle très performant. Il est mis par Serge Bouillon au service d'une pédagogie adaptée, résolument moderne et visionnaire, d'un enseignement solide et efficace reconnu en Europe et dans la Francophonie.

En terminant ce panégyrique, qui ne fait que témoigner des qualités professionnelles, pédagogiques, techniques de Serge Bouillon, je voudrais évoquer une expérience qu'il a récemment menée à bien, de préformation en un lieu carcéral, à Fleury Mérogis, suivi d'une formation qualifiante à Bagnolet, après libération anticipée des stagiaires, qui, grâce à lui, sont aujourd'hui réinsérés dans la vie sociale.

Si je me suis ainsi référé à cette expérience, qui n'en est qu'une parmi d'autres, c'est parce que ce qui me frappe le plus dans les mérites de Serge Bouillon, ce sont ses qualités humaines, que tout le monde connaît et apprécie, son enthousiasme, sa générosité, sa faculté d'écoute.

Je ne lui reconnaîtrai qu'un défaut, que je déplore, sa trop grande modestie. J'espère ne pas l'avoir mise aujourd'hui à trop rude épreuve, mais il m'était impossible de lui remettre sa décoration sans parler de l'honnête homme, au sens plein du terme, qu'il est.

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